La Ferme de Grignon


Présentation de la ferme dans son ensemble

            Située à 40 km à l'ouest de Paris dans la plaine de Versailles, la ferme de Grignon est une exploitation agricole de polyculture élevage unique dans cette zone à dominante céréalière.
Elles est constituée d'une surface agricole utile d'environ 400 ha. Ces derniers sont répartis entre cultures de ventes, cultures fourragères et prairies ainsi que quelques cultures énergétiques (Miscanthus, TTCR (Taillis à Très Courte Rotation)).
Le corps de ferme vu du ciel
Les terres sont réparties entre le parc du Château de Grignon (coteaux argilo-calcaires), la plaine de Versailles (limons profonds) et le site de Saint-Quentin en Yvelines (limons aussi).
Concernant la partie élevage, la ferme possède un troupeau de vaches laitières ainsi qu'un important troupeau de brebis allaitantes.
En outre, la Ferme Expérimentale de Grignon sert de support aux activités d’enseignement et de recherche d’AgroParisTech


Voici maintenant la description des différents ateliers de production de la ferme.

Productions végétales:

Cliché de la moisson de l'orge en juillet 2014
Ici les répartitions en 2013/2014 : blé tendre 92 ha, triticale 11 ha, escourgeon 16 ha, orge de printemps 21 ha, colza 52 ha, maïs ensilage 46 ha, luzerne 39 ha (dont 34 chez des voisins céréaliers), prairies permanentes 59 ha, prairies temporaires 37 ha, miscanthus 1,5 ha, Switchgrass 1 ha, TTCR (Taillis à Très Courte Rotation) 6 ha, autres 10 ha SCIC (Système de Culture Innovant sous Contraintes, INRA Cetiom,).


Sur cette partie, la ferme met en place plusieurs mesures qui s'inscrivent dans une amélioration des pratiques agricoles. Par exemple, la réduction du travail du sol, le recours à des cultures pluri-annuelles.


Le troupeau bovin lait

Partie importante de par sa taille et son rôle dans la ferme, le troupeau de vache laitières est constitué de 180 vaches laitières ainsi que le renouvellement.
La production annuelle s'élève à 1 600 000 kg. Ceux-ci sont répartis de la manière suivante:
450 000 sont transformés à la ferme en yaourt et autres produits, le reste est collectée par une laiterie. 
Stabulation - partie caillebotis
Les vaches sont toutes de race Prim'Holstein. Elles sont réparties en deux lots dans la stabulation. L'un sur aire paillée est réservée aux vaches sensibles aux boiteries et aux vaches venant de vêler. Le reste est sur un système de logettes-caillebotis. Cette partie est utilisée pour différents essais conduits à certaines périodes de l'année.
Durant l'été 2014, 60 vaches du troupeau ont pâturé du mois d'avril au 1er novembre.



Durant cette même période, les génisses pâturent quant à elles durant la même période mais au sein du parc du château de Grignon. Enfin, la ferme possède également un taureau, lui aussi de race Prim'holstein pour les vaches qui sont peu fertiles. En outre il est utilisée pour améliorer la longévité.
Dans son ensemble, l'atelier bovin emploi pas moins de 4 personnes à plein-temps.

Le troupeau ovin :

Le troupeau est constitué de 550 brebis qui produisent environ 1050 agneaux de boucherie et reproducteurs par an (vente de béliers et d'agnelles).
Le cheptel est composé de deux races, la première est Berrichon du Cher (140 brebis et 30 agnelles) et la seconde est la Romane (400 brebis et 80 agnelles).
Les agnelles restent à la bergerie la première année et le système est tel qu'on compte 3 agnelages en 2 ans par brebis.Enfin les agneaux sont engraissés en bergerie.
La bergerie de Grignon

Vente à la ferme et transformation:

Comme indiqué précédemment, une partie du lait est transformée à la ferme et vendue dans différents points de vente à proximité de Grignon. L'exploitation ayant la chance d'être située dans un bassin de consommation important. Parmi les produits fabriqués, on trouve des yaourts (natures, sucrés, aux fruits) mais aussi de la crème, du fromage blanc ainsi que du lait et du beurre.
Les agneaux de boucheries sont vendues à un acheteur, toutefois une partie est vendue en direct à la ferme en caissette.
Enfin sur le corps de ferme se situe un magasin de vente de produits du terroir, on y trouve aussi bien ceux qui sont produits à la ferme mais également des produits issus d'établissement d'enseignement agricole et de producteurs locaux.

Grignon Energie Positive:

Depuis maintenant quelques années, un programme expérimental a été mis en place à la ferme de Grignon. 
L'objectif est d'expérimenter et d'évaluer des options techniques permettant de réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre sur la ferme.
Différents postes ont ainsi été identifiés tant dans la partie production végétale, mais aussi animale et la transformation.


Les expérimentations à Grignon:

On trouve dans le cadre du programme Grignon Energie Positive plusieurs expérimentations.

Un système de mesure des émissions de méthane entérique par des vaches laitières est
actuellement opérationnel sur la ferme expérimentale de AgroParisTech. 
Couplé à un dispositif permettant de mesurer l’ingestion individuelle des animaux, il offre la possibilité d’étudier l’influence de différentes pratiques alimentaires (nature des rations, 
apport d’additif...) sur la production de méthane entérique.






La traite à Grignon:

La ferme de Grignon offre la possibilité aux étudiants d’AgroParisTech de participer à la traite des vaches. La première opération consiste à s’inscrire dans la limite de deux étudiants par traite, le matin à 6h pour les plus courageux ou en fin d’après-midi à 16h pour les chanceux qui n’ont pas cours !
Puis c’est partie pour notre toute première traite. Donc après avoir gravit la côte qui sépare le campus de la ferme, on arrive en salle de traite. On fait connaissance avec les vachers qui sont au nombre de deux à chaque traite, et sans oublier Ego, le chien qui aide à rassembler les vaches. Notre mission du jour, observer et poser pleins de questions pour pouvoir commencer à manipuler la fois suivante. La salle de traite est composée de deux fois douze postes, c'est-à-dire un total de 24 vaches à la traite en même temps. Et sur les 180 vaches de la ferme, cela nous fait un total de 7,5 salles de traite pleine ! Donc il s’agit de ne pas traîner.
Les vaches à la traite, particularité elles sont traites par derrière


Tout d’abord un peu d’anatomie pour les novices : selon la nomenclature utilisée en élevage, une vache possède une mamelle contenant quatre quartiers possédant chacun un trayon par où sort le lait. Certaines vaches peuvent avoir un ou deux trayons supplémentaires, ce sont des faux trayons desquels on ne peut pas tirer de lait, donc ce n’est pas la peine de les brancher ou de se prendre la tête parce que la trayeuse ne possède que 4 griffes !!
Les vaches de la ferme possèdent toutes un collier reconnu par le portique lorsqu’elles s’avancent pour prendre place en salle de traite. La machine de traite affiche ainsi l’identifiant de la vache, et toutes les informations qui ont été rentrée par informatique au préalable. Ces informations sont très importantes pour le vacher : il y plusieurs voyants qui peuvent s’allumer sur le moniteur :
  • 1 : la vache est longue à traire, il faut donc la brancher en premier
  • 2 : il faut brancher la vache en manuel, c’est à dire que la machine ne s’arrête pas automatiquement. Dans le cas normal, quand le débit devient inférieur à un certain seuil, la griffe se détache automatiquement.
  • 3 : la vache possède un ou plusieurs quartiers « condamné(s) »
  • 4 : la vache est sujette aux mammites, elle requiert donc une attention particulière
  • Un dernier voyant s’allume si le lait de la vache ne doit pas rejoindre la production réservée à la consommation. La vache est alors branchée sur un bidon. C’est le cas pour un vache qui vient de mettre bas. Pendant les premiers jours, son lait n’est pas propre à la consommation et une partie est donné aux veaux, l’autre est jeté. Dans le cas d’une vache sous antibiotique pour cause de mammite ou autre, son lait est jeté.
Une fois qu’on a bien regardé le moniteur, on peut brancher la vache. La traite d’une vache se fait en trois étapes :
  • On passe sur les trayons des vaches une mousse puis on l’essuie. Il s’agit d’un désinfectant qui humidifie les trayons et permet d’enlever les saletés et la pellicule formée par le produit passé en fin de traite.
  • On peut brancher la vache à la trayeuse : on vérifie d’abord que le lait qui sort de chaque trayon ne présente pas d’anomalies. Par exemple s’il contient des caillots, c’est le signe d’une mammite, auquel cas si la vache n’est pas en cours de traitement, il ne faut pas brancher la vache et tout de suite prévenir le vacher ! Donc s’il n’y a rien à déclarer, on peut mettre la griffe en place : quand on appuie sur un bouton sur le moniteur, la corde maintenant la griffe en l’air se relâche et la machine commence à aspirer. Il faut placer les griffes une à une, et c’est partie pour notre vache !
  • Quand la vache n’a plus de lait la griffe se détache automatiquement (sauf si elle est branchée en manuelle, auquel cas quand il n’y a plus de lait qui coule dans la machine, c’est à nous de la débrancher). Il ne reste plus qu’à passer un produit sur les trayons de la vache pour éviter que des bactéries ou des saletés n’entrent dans la mamelle par le sphincter relâché à cause de la traite. Sans oublier le peroxyde dans chaque griffe de la trayeuse pour les désinfecter.
Et quand la rangée des douze vache a subit le même sort, on ouvre les barrières qui les bloquent et c’est repartie pour les douze suivantes !
Voilà pour la pratique, dans la théorie ça ne marche pas toujours comme on le voudrait ! Quelques petits exemples pour illustrer :
Certaines vaches ne sont pas commodes, voir carrément pénibles ! Elles détestent la traites et nous le font savoir par des coups de sabots à chaque approche, ce qui est très pratique pour tirer les premiers jets de lait par exemple (j’ai cité la 859…) ! D’autres ont décidé de ne pas entrer dans les portiques, il faut donc aller les pousser en fin de traite… Avec les génisses (les vaches qui passent pour les premières fois à la traite), c’est normal, il faut les habituer et qu’elles apprennent, donc on les pardonne !
Quelques chiffres maintenant : sur Grignon, la moyenne de poids de lait par vaches et par jours est de 35 kg, et en pic de lactation, les vaches atteignent 50kg !



La salle de traite