jeudi 15 janvier 2015

Vous avez dit produire autrement ? Grignon énergie positive répond produire proprement !


Qu’est-ce que Grignon énergie positive ? C’est un projet qui se fixe pour objectif de produire autrement. De produire toujours aussi efficacement en termes de productivité et de rendement, mais de s’inscrire davantage dans les enjeux environnementaux de demain. Un projet pour une future mise en place d’ « éco-fermes ».

Pour cela, le projet se partage en trois grands axes:
- Une partie expérimentale : Expérimenter de nouvelles techniques et évaluer leurs performances dans le but de disposer plus tard d’outils qui concilieraient à la fois le respect de l’environnement et les objectifs de productivité ;
- Une partie recueil d’informations : Réunir les éléments de réponse qui ont pu être testés ailleurs et s’en inspirer éventuellement ;
- Une partie communication : Diffuser à grande échelle les résultats obtenus dans les deux autres axes, pour amener à une sensibilisation et à un changement des comportements.

C’est donc grâce à des outils soigneusement sélectionnés pour leurs caractéristiques propres (évaluateur des émissions de gaz à effet de serre, du coût en énergie, de la consommation en eau ou encore modélisateur des impacts de nouvelles techniques…) que l’équipe de grignon énergie positive a pu tout d’abord établir un bilan initial de l’énergie consommée et des gaz à effet de serre émis pour chaque atelier, puis dans un second temps mesurer l’évolution de ces consommations/ émissions lorsque l’on applique telle ou telle innovation aux ateliers.
Ceci permet de mettre en place un certain nombre de bonnes pratiques qui, une fois appliquées, diminuent l’impact environnemental de l’atelier impactant considéré. Reste encore à savoir par la suite si la bonne pratique sera techniquement et légalement applicable sur le long terme à Grignon.

Prenons un exemple fil rouge : l’élevage bovin de Grignon est une activité de la ferme qui impacte l’environnement. En effet, la fermentation entérique provoque l’émission de CH4 et autres gaz à effet de serre par la vache. C’est donc un poste impactant non négligeable : les émissions de gaz à effet de serre par les vaches représenteraient 27% des émissions du secteur agricole !
Dispositif expérimental de mesure des émissions de méthane
La première étape est une étape de mesure du CH4 émis naturellement par la vache. Pour ce faire, le protocole utilisé est celui du gaz SF6. Ce gaz est un marqueur de CH4 : il vient s’y fixer. Une capsule de SF6 est donc placée dans le rumen du bovin, lieu de la production du méthane. Le méthane est fixé par le SF6, et il ne restera alors plus qu’à recueillir ce complexe pour remonter à la quantité de méthane émise. On utilise alors un dispositif composé d’un tube creux sous vide ; il sera le réservoir des gaz collectés par un tube de diamètre fin placé dans les naseaux de la vache. Un fois l’échantillon prélevé, on analyse la quantité de méthane émise. On peut alors la comparer avec celle d’une vache ayant subi un traitement différent.


Ceci a permis à la ferme expérimentale de Grignon de mettre en place un certain nombre de « bonnes pratiques » qui à long terme permettraient de réduire les émissions entériques de CH4. Voici donc une synthèse partielle obtenue par la ferme expérimentale de Grignon :

Poste impactant
Levier d’action
Bonnes pratiques
Fermentation entérique
Modification de la ration alimentaire

Modifier la proportion fourrages / concentrés
Augmenter la part des concentrés riches en amidon légèrement dégradé (maïs, sorgho versus blé, orge, avoine)
Exploiter l’herbe à un stade précoce
Augmenter la part de la consommation d’herbe en pâture ou en ensilage
Implanter des légumineuses et augmenter la part de la consommation de légumineuses fourragères
Apporter des lipides inhibant la méthanogénèse : graines et huile de lin, huiles de palme, colza et noix de coco
Apporter des légumineuses riches en tannins condensés inhibant la méthanogénèse : sainfoin, lotier, sulla


Ainsi, en s’inscrivant dans une démarche telle que « Grignon énergie positive », la ferme expérimentale de Grignon travaille activement à produire autrement, à produire de telle sorte que « Agriculture » rime  aussi avec « Environnement ».

Source : Site de Grignon Energie Positive
http://www.agroparistech.fr/energiepositive/

mercredi 14 janvier 2015

Vie étudiante, le cabaret de l'école.

Hier soir, un évènement unique et inoubliable a rassemblé des élèves de toutes les promotions de l'école. J'ai cité le K-ribaret.
Réuni dans la célébrissime salle de la Cigale à Paris où des artistes tels qu'Indochine, les Red Hot Chilli Peppers, Oasis, Claude Nougaro, ou encore Eric Clapton ont joués, les étudiants d'AgroParisTech se sont produits sur scène.
Au programme, des numéros en tous genres, théâtre, danse, impro, chorale, orchestre, fanfare,... durant plus de 4 heures de show.
Sous la devise l'Agro a un incroyable talent, ce moment inoubliable est une manifestation phare de la vie étudiante de l'école.
La scène de la Cigale durant les répétitions

Et comme le mois de janvier est riche, on attend samedi avec impatience pour le gala.
Sur le thème la prohibition des années 20, nous allons tous ensemble danser et s'amuser pour une soirée de folie à Paris.

mardi 13 janvier 2015

La ferme expérimentale de Grignon

Présentation de la ferme dans son ensemble

            Située à 40 km à l'ouest de Paris dans la plaine de Versailles, la ferme de Grignon est une exploitation agricole de polyculture élevage unique dans cette zone à dominante céréalière.
Elles est constituée d'une surface agricole utile d'environ 400 ha. Ces derniers sont répartis entre cultures de ventes, cultures fourragères et prairies ainsi que quelques cultures énergétiques (Miscanthus, TTCR (Taillis à Très Courte Rotation)).
Le corps de ferme vu du ciel
Les terres sont réparties entre le parc du Château de Grignon (coteaux argilo-calcaires), la plaine de Versailles (limons profonds) et le site de Saint-Quentin en Yvelines (limons aussi).
Concernant la partie élevage, la ferme possède un troupeau de vaches laitières ainsi qu'un important troupeau de brebis allaitantes.
En outre, la Ferme Expérimentale de Grignon sert de support aux activités d’enseignement et de recherche d’AgroParisTech


Voici maintenant la description des différents ateliers de production de la ferme.

Productions végétales:

Cliché de la moisson de l'orge en juillet 2014
Ici les répartitions en 2013/2014 : blé tendre 92 ha, triticale 11 ha, escourgeon 16 ha, orge de printemps 21 ha, colza 52 ha, maïs ensilage 46 ha, luzerne 39 ha (dont 34 chez des voisins céréaliers), prairies permanentes 59 ha, prairies temporaires 37 ha, miscanthus 1,5 ha, Switchgrass 1 ha, TTCR (Taillis à Très Courte Rotation) 6 ha, autres 10 ha SCIC (Système de Culture Innovant sous Contraintes, INRA Cetiom,).


Sur cette partie, la ferme met en place plusieurs mesures qui s'inscrivent dans une amélioration des pratiques agricoles. Par exemple, la réduction du travail du sol, le recours à des cultures pluri-annuelles.


Le troupeau bovin lait

Partie importante de par sa taille et son rôle dans la ferme, le troupeau de vache laitières est constitué de 180 vaches laitières ainsi que le renouvellement.
La production annuelle s'élève à 1 600 000 kg. Ceux-ci sont répartis de la manière suivante:
450 000 sont transformés à la ferme en yaourt et autres produits, le reste est collectée par une laiterie. 
Stabulation - partie caillebotis
Les vaches sont toutes de race Prim'Holstein. Elles sont réparties en deux lots dans la stabulation. L'un sur aire paillée est réservée aux vaches sensibles aux boiteries et aux vaches venant de vêler. Le reste est sur un système de logettes-caillebotis. Cette partie est utilisée pour différents essais conduits à certaines périodes de l'année.
Durant l'été 2014, 60 vaches du troupeau ont pâturé du mois d'avril au 1er novembre.



Durant cette même période, les génisses pâturent quant à elles durant la même période mais au sein du parc du château de Grignon. Enfin, la ferme possède également un taureau, lui aussi de race Prim'holstein pour les vaches qui sont peu fertiles. En outre il est utilisée pour améliorer la longévité.
Dans son ensemble, l'atelier bovin emploi pas moins de 4 personnes à plein-temps.

Le troupeau ovin :

Le troupeau est constitué de 550 brebis qui produisent environ 1050 agneaux de boucherie et reproducteurs par an (vente de béliers et d'agnelles).
Le cheptel est composé de deux races, la première est Berrichon du Cher (140 brebis et 30 agnelles) et la seconde est la Romane (400 brebis et 80 agnelles).
Les agnelles restent à la bergerie la première année et le système est tel qu'on compte 3 agnelages en 2 ans par brebis.Enfin les agneaux sont engraissés en bergerie.
La bergerie de Grignon

Vente à la ferme et transformation:

Comme indiqué précédemment, une partie du lait est transformée à la ferme et vendue dans différents points de vente à proximité de Grignon. L'exploitation ayant la chance d'être située dans un bassin de consommation important. Parmi les produits fabriqués, on trouve des yaourts (natures, sucrés, aux fruits) mais aussi de la crème, du fromage blanc ainsi que du lait et du beurre.
Les agneaux de boucheries sont vendues à un acheteur, toutefois une partie est vendue en direct à la ferme en caissette.
Enfin sur le corps de ferme se situe un magasin de vente de produits du terroir, on y trouve aussi bien ceux qui sont produits à la ferme mais également des produits issus d'établissement d'enseignement agricole et de producteurs locaux.

Grignon Energie Positive:

Depuis maintenant quelques années, un programme expérimental a été mis en place à la ferme de Grignon. 
L'objectif est d'expérimenter et d'évaluer des options techniques permettant de réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre sur la ferme.
Différents postes ont ainsi été identifiés tant dans la partie production végétale, mais aussi animale et la transformation.


Les expérimentations à Grignon:

On trouve dans le cadre du programme Grignon Energie Positive plusieurs expérimentations.

Un système de mesure des émissions de méthane entérique par des vaches laitières est
actuellement opérationnel sur la ferme expérimentale de AgroParisTech. 
Couplé à un dispositif permettant de mesurer l’ingestion individuelle des animaux, il offre la possibilité d’étudier l’influence de différentes pratiques alimentaires (nature des rations, 
apport d’additif...) sur la production de méthane entérique.

dimanche 11 janvier 2015

Opération toilette

Ce matin, comme prévu nous sommes allés à la ferme pour un grand nettoyage de notre chère tendre et adorée Hélium.
Après un brossage vif et prolongé, place à la douche et au savon. Ensuite un rinçage à l'eau claire pour chasser la poussière et la mousse lui fut prodigué.
Durant plus d'une heure, Hélium s'est montré d'un calme remarquable et ce malgré l'agitation environnante. Ce fut aussi pour nous un bon moyen de tester sa patience et sa capacité à être entourée de personnes s'activant autour d'elle, ce qui présage plutôt bien pour le salon !
Puis nous avons décidé de la sortir au grand air pour qu'elle se dégourdisse les pattes et se sèche un peu.
Voici quelques clichés de cette belle matinée:
Hélium lors du rinçage



Une petite promenade au grand air 

Un nouveau poème


Une mauvaise nouvelle à vous annoncer :
Hernani souffre d’une mammite
Qui ne semble pas guérir vite…

Qu’à cela ne tienne !
Nous travaillons beaucoup Hélium
Qui elle, est à son optimum,
Au SIA, elle sera la reine.

Cette semaine, elle a bien marché,
Nous l’avons prise en photos.
Elle avance sans granulés,
Et semble comprendre quelques mots.

Demain nous nous entrainerons
A embellir quelques vaches
En effet pour le salon,
Sans clipage, nous ferions tâche !

Nous concoctons aussi une affiche
Qu’au salon nous présenterons fièrement,
A bientôt nous l’espérons vivement,
Pour des nouvelles de vos vaches fétiches. 

jeudi 8 janvier 2015

Travail avec les vaches

De retour à Grignon, nous avons depuis le début de la semaine repris notre travail auprès d'Hélium. Les retrouvailles furent quelque peu chaotiques, mais le calme est revenu. Nous voyons après trois jours que notre travail paye. En effet aujourd'hui nous avons sorti Hélium en dehors de la stabulation pour d'une part faire quelques clichés, mais aussi pour lui faire découvrir le grand air et la ferme.
Ce week-end nous envisageons de faire une grande toilette de la Belle, ça ne peut que lui faire du bien un petit shampoing !
Aussi, pourquoi pas descendre Hélium sur le campus la semaine prochaine, ça pourrait être l'occasion pour la promo de rencontrer celle qui représentera notre école à Paris dans quelques semaines.
Agathe et Hélium devant la stabulation

lundi 5 janvier 2015

Retour auprès des vaches

En cette grise journée de rentrée, nous avons repris nos bonnes habitudes. Ce soir et comme la plupart des soirs de la semaine, nous nous sommes rendu à la ferme pour voir Hélium et Hernani. Après presque trois semaines, nos deux vaches furent assez étonnées de nous revoir, et c'est assez timidement qu'elles sont revenues vers nous. 
Malheureusement, Hernani fait une mammite qui tarde à se soigner, son séjour à Paris semble compromis. Il nous faut maintenant, reprendre de plus belle notre travail de dressage. Ce à quoi s'ajoute maintenant la préparation esthétique de notre future championne. Au programme des jours à venir, un grand nettoyage non pas de printemps mais de janvier et des promenades dans la ferme.
La photo est de piètre qualité, il n'est pas évident de faire quelques beaux clichés lorsque la nuit est tombée.

Hélium intriguée du manège qui se trame




dimanche 4 janvier 2015

L'association AgroSIA

Aujourd'hui nous vous présentons une association incontournable à AgroParisTech:




AgroSIA est une association dont le rôle est d’être l’interface entre les entreprises présentes au Salon International de l’Agriculture et les élèves de l’école AgroParisTech. Elle permet ainsi aux élèves de voir le Salon sous un autre angle que celui de visiteur et aux entreprises d’avoir des stagiaires pour l’évènement. 
Ainsi, en plus de notre équipe, ce ne sont pas moins de 300 étudiants de notre école qui travaillent pour que cet évènement puisse se dérouler dans les meilleures conditions. Les élèves sont pour la plupart nos camarades de première année et ce sont les deuxièmes année qui sont responsables de cette association.

AgroSIA est association  loi 1901 avec le statut d'association employeur. Des contrats sous forme de convention de stage sont alors établi. Depuis une dizaine d'années maintenant des élèves d'AgroParisTech grâce à elle travaillent sur le salon. Pour l'anecdote le nouveau directeur du salon de l'agriculture a lui aussi travaillé sur le salon en tant qu'étudiant grâce à cette association.


Bureau de l'association AgroSIA 2015
Voici le lien vers la page Facebook de l'association: 



vendredi 2 janvier 2015

De l'innovation à Grignon

Voici un article publié sur le site du ministère de l'Agriculture présentant le projet Nénufar. Développé par deux jeunes diplômes de notre école, ce dispositif innovant permet de collecter le méthane de la fosse à lisier pour un coût bien inférieur à une unité de méthanisation.
Ce projet s'inscrit parfaitement dans le thème "Produire autrement dans l'élevage bovin" et semble voué à un certain succès de par sa simplicité de conception et son efficacité.



Deux jeunes diplômés d’AgroParisTech ont mis au point un système de méthanisation basé sur une bâche membrane installée au fond d’une fosse à lisier, capturant ainsi le biogaz à moindres frais.
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Il est neuf heures du matin, la ferme expérimentale de Grignon est en activité depuis un moment déjà. Jeoffrey Moncorger et Remy Engel nous accueillent à proximité de la fosse à lisier de l’exploitation. Ces deux jeunes diplômés d’AgroParisTech sont les cofondateurs de Nénufar, une start up qui propose un produit innovant pour le milieu agricole.
Début 2012, Jeoffrey fait à vélo un tour d’Europe des exploitations. Il remarque que des bâches sont souvent utilisées sur les fosses à lisier pour empêcher la pluie de diluer le fertilisant sans pour autant récupérer le biogaz qui s’en dégage naturellement. En étape à Bucarest, il croise la route de Rémy, camarade de promotion ayant déjà eu des expériences professionnelles autour de la méthanisation. Ils échangent leurs points de vues et créent Nénufar, de retour en France, en septembre 2012.

Un système innovant et rentable

L’innovation apportée par l’entreprise porte sur la membrane déposée sur le lisier. Profitant de la présence obligatoire des fosses à lisier dans les exploitations laitières (grâce au plan nitrates de 92), la membrane est une bonne alternative à la construction d’une unité de méthanisation classique, beaucoup plus onéreuse. L’investissement pour un système Nénufar est en effet compris entre 50 000 et 100 000 euros suivant la taille de la fosse à lisier, alors qu’une unité classique de méthanisation demandera un investissement de 300 000 à trois millions d’euros suivant sa taille.
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Le lisier accumulé dans la stabulation est transféré vers la fosse
Grâce à des flotteurs, la bâche est parfaitement étanche et peut stocker le précieux méthane qui fait la particularité du biogaz. Ils permettent une mobilité de la bâche dans la fosse, ce qui facilite l’accès aux pompes des épandeuses à lisier. Le méthane est ensuite acheminé de la fosse vers les bâtiments. Contrairement aux unités de méthanisation les plus courantes, le biogaz n’est ici pas transformé en électricité : il est utilisé pour produire de la chaleur par combustion.
La membrane limite la propagation des mauvaises odeurs, tout en récupérant l’eau de pluie qui pourra être réutilisée par l’exploitant. De plus, l’installation automatisée n’exige que peu de temps de travail de la part de l’agriculteur.
L’absence de système de chauffage entraine une variation de la production de biogaz durant l’année, qui est maximale à 38°C. Cela n’empêche pas les économies annuelles de consommation de combustibles d’avoir été estimées à 10 000 euros dans le cas de la laiterie de la ferme expérimentale.
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La mesure indique un taux de méthane satisfaisant de 47%, encore perfectible selon Rémy
©Xavier.Remongin/Min.Agri.fr

Des perspectives de développement intéressantes

« Le Nénufar de la ferme de Grignon est notre premier contrat, mais déjà 5 autres fermes se sont déclarées intéressées par notre système. Les discussions sont en cours. »
Rémy et Jeoffrey ne sont pas les seuls sur le marché de la méthanisation à bas coût. Leurs principaux concurrents sont canadiens et italiens. Comme Nénufar, leurs systèmes respectifs misent sur une membrane couvrant la fosse. La membrane n’est cependant pas directement au contact du lisier mais attachée sur le béton, ce qui peut poser des problèmes de corrosion de ce dernier.
Les deux amis travaillent maintenant à temps plein, et envisagent de recruter une à deux personnes pour les épauler, l’une pour l’installation des Nénufars, l’autre pour le développement commercial de l’entreprise.
De plus, de nouvelles idées germent déjà dans leur esprit :« Nous pensons à deux produits différents, l’un portant sur l’épuration du biogaz jusqu’à 90%, ce qui permettrait son utilisation comme carburant des tracteurs adaptés, l’autre sur la récupération du gaz émis par le fumier »
Vous pourrez retrouver Jeoffrey et Rémy, et échanger avec eux au SPACE à Rennes, du 16 au 19 septembre prochain.


Source: http://agriculture.gouv.fr/Nenufar-la-methanisation

Bonne année 2015

Toute l'équipe du TNLA d'AgroParisTech vous souhaite une bonne année 2015.
Meilleurs vœux à tous !!
Le rumen, un organe essentiel pour les ruminants mais aussi pour l’Homme


Le rumen est un compartiment du système digestif des ruminants. Les fermentations microbiennes qui y ont lieu permettent de digérer la cellulose, de mieux tirer parti des matières azotées ou encore de synthétiser des vitamines. Ce fonctionnement est très intéressant pour l’homme qui élève depuis longtemps des ruminants et profite des particularités de leur système digestif.  
     
    Le rumen et le réticulum (aussi appelé réseau) forment le premier compartiment du système digestif. Ils échangent en permanence les matières ingérées et diffèrent par la structure de leurs parois. Le rumen est aussi beaucoup plus gros que le réticulum, avec un volume de 100 L pour un bovin de 600 kg. C’est d’ailleurs la plus grande des poches stomacales. Sa paroi comporte des papilles. On peut comparer le rumen à une cuve de fermentation anaérobie des aliments ingérés. Il constitue avec le réticulum et le feuillet les pré-estomacs des ruminants. Après ces compartiments, le bol alimentaire rejoint la caillette qui est l’équivalent de l’estomac des monogastriques, puis l’intestin grêle.

Première partie de l’appareil digestif des ruminants


m : Œsophage
V : Rumen
n : Réticulum
b : Feuillet
l : Caillette
u : Début de l’intestin grêle













La digestion des ruminants comprend des cycles de rumination. En effet, le bol alimentaire est régurgité et remastiqué pendant des heures pour faciliter la digestion.
La rumination commence quand l’animal est au repos, après avoir mangé. Le bol alimentaire arrive dans le réticulum après avoir été mastiqué. C’est sa rugosité, perçue lors du contact avec les parois du réticulum, qui va déclencher la rumination. Les aliments passent ensuite dans le sac dorsal du rumen où ils subissent les fermentations microbiennes. Elles sont très intenses au début puis l’activité microbienne décroît à mesure que les substrats sont fermentés. Puis, les aliments passent dans le sac ventral. Le rumen se contracte régulièrement durant ces étapes. Ils sont ensuite expulsés par l’œsophage jusqu’à la bouche où a lieu la rumination à proprement parler. L’animal mastique beaucoup moins vite que lors de la première ingestion et éructe en même temps les gaz produits par les fermentations qui ont lieu dans le rumen. La rumination déclenche la sécrétion de salive contenant des ions bicarbonates qui vont tamponner le pH du rumen et éviter ainsi qu’il ne s’acidifie trop suite aux fermentations. Elle permet de mieux briser les parois végétales et donc de faciliter la digestion. Elle facilite également les fermentations microbiennes qui ont lieu dans le rumen.

Ces fermentations microbiennes sont primordiales et sont la caractéristique la plus importante de la digestion des ruminants. En effet, le rumen est un compartiment propice au développement d’une grande quantité de micro-organismes. Il contient beaucoup d’eau (80 à 90%), a un pH tamponné autour de 6.5, une température autour de 40°C et reçoit des apports de nutriments en permanence. On y trouve des bactéries (une dizaine de milliards par mL) essentiellement anaérobies cellulolytiques, amylolytiques ou protéolytiques, des protozoaires (environ 1 million de ciliés anaérobies par mL) et des champignons anaérobies (un millier par mL). Tous ces organismes vont fermenter les aliments qui arrivent dans le rumen. On estime que 60 à 90% des glucides ingérés par le ruminant sont fermentés. Les parois cellulosiques peuvent être transformées par les microorganismes en glucides fermentables grâce à leur équipement enzymatique. La fermentation des glucides permet aux organismes de produire de l’énergie sous forme d’ATP pour croître et se multiplier. Ils produisent également du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et des acides gras volatils. Ces derniers, acides acétique, propionique et butyrique, sont absorbés par le ruminant au niveau des papilles ruminales. La proportion de chaque acide gras volatil dépend principalement de la composition des aliments. Ils contribuent à son propre métabolisme énergétique à hauteur de 80% de l’énergie totale ingérée. C’est une différence notable avec les monogastriques qui tirent leur énergie des glucides et lipides absorbés au niveau de l’intestin grêle sans transformation préalable par des micro-organismes.

Les protéines ingérées par l’animal sont elles-aussi dégradées par les micro-organismes. Ils les transforment en ammoniac notamment. Cet ammoniac est ensuite métabolisé par les micro-organismes qui produisent des protéines microbiennes. Ils peuvent également tirer parti de l’urée, qu’ils transforment en ammoniac avant de l’assimiler. Les protéines microbiennes sont équilibrées en acides aminés essentiels. Lorsque le bol alimentaire parvient à la caillette et à l’intestin, les microbes sont digérés et leurs protéines absorbées par le ruminant. Cela constitue un apport en protéines de grande qualité pour l’animal.
Ainsi, ce type de digestion propre aux ruminants leur permet de consommer des fourrages pauvres et des matières azotées de faible qualité. La biomasse produite par les prairies par exemple peut constituer l’alimentation des ruminants. L’homme peut alors profiter de cela pour élever des animaux sur des terrains pauvres.
De plus, grâce aux synthèses protéiques des micro-organismes du rumen, les protéines animales des ruminants sont très équilibrée en acides aminés essentiels. Leur consommation est donc intéressante pour l’homme. Le ruminant peut même « fabriquer » des protéines de très bonne qualité nutritionnelle à partir d’azote non protéique comme l’urée.


Enfin, les micro-organismes synthétisent même des vitamines B à partir des aliments ingérés, elles sont ensuite absorbées par le ruminant et par l’homme qui consomme leur viande ou des produits laitiers.
Le rumen est donc le siège d’une digestion particulière dans le règne animal qui permet au ruminant de tirer parti d’une alimentation riche en fibre cellulosique et contenant des sources d’azote non protéiques. La symbiose entre les micro-organismes du rumen et le ruminant a donc des avantages indéniables pour l’homme. Cependant, ce sont aussi les micro-organismes qui produisent le méthane éructé dont on connait les conséquences sur l’effet de serre. De plus, des fermentations trop intenses peuvent aussi provoquer une acidose. Ainsi, les rations doivent être conçues précisément par les éleveurs pour tirer au mieux parti du fonctionnement du rumen.

Sources :





-      Cours de 1ère année de la formation d’ingénieur AgroParisTech