L’objectif d’un éleveur de bovin
est en grande partie pérenniser son cheptel. En conséquence il faut savoir maîtriser la reproduction de A à Z. De manière simplifiée on exposera dans cet
article plusieurs étapes clé de la reproduction chez les bovins et on précisera
pour chacune le fonctionnement, les problèmes, les marges d’action et les
solutions éventuelles.
- La détection des chaleurs :
Cette phase initiale de la
reproduction est primordiale car obligatoire. Or ce comportement correspondant
à la phase d’ovulation ou œstrus dans le cycle de reproduction n’est pas
évident à observer chez les animaux. Il demande beaucoup de temps d’observation
et surveillance ce qui est difficile lorsque les animaux sont aux pâturages
(les futures génisses par exemple). L’environnement doit aussi être propice à
la monte, signe très caractéristique et remarquable des chaleurs. En effet, la
stabulation libre et les logettes permettent un tel comportement contrairement
à l’entrave. Cependant des sols glissants car non paillé, non rainuré ou non
recouvert de sciure peuvent limiter le chevauchement. D’autres signes de chaleur,
plus mineurs et constatés chez moins de vaches, sont une diminution anormale de
la quantité de lait pendant 2 à 3 jours (période de chaleur) ou un refus de donner
son lait lors de la traite, la présence de saignements au niveau de la vulve ou
un comportement agité de l’animal dans l’étable, la diminution de prise
alimentaire et de la rumination.
Les aspects précédemment
explicités ne prennent pas en compte les multiples problèmes issus de la
cyclicité des animaux. En effet les anomalies de cyclicité ne sont pas chose
rare dans une exploitation et sont assez difficile à maitriser car d’origine
diverse. Le cycle chez une vache est d’environ 21 jours et la reprise de
cyclicité post-partum de fait environ 2 mois après le vêlage. Sachant que la
gestation est de 9 mois, l’éleveur recherche dans l’idéal à avoir un veau par
vache et par an. Pour atteindre cet objectif, le timing est alors court et
laisse à l’animal environ 2 à 3 périodes de chaleurs en cas de non fécondation.
Or les anoestrus permanent ou cyclicité non périodique souvent constatés chez
des multipares font diminuer la fertilité de l’animal. Principalement les
causes sont dues aux stress (environnement, dystocie…) ou à la nutrition
notamment en oligo-élément ou encore à certain facteur génétique.
Les marges d’action et les
solutions éventuelles sont alors ici :
-la détection des chevauchements: le
collage de patchs colorants au niveau de la queue marquant l’animal monté et
celui qui monte. Cela cible les animaux en chaleurs et se remarque rapidement,
mais nécessite leur isolement du lot une fois la capsule éclatée ;
-l’amélioration du bien-être animal
par son hébergement adéquat : les stabulations paillés permettent une très
bonne détection et diminue en partie le stress mais ne sont pas facile
d’entretien ;
-le facteur génétique de
fertilité : pris en compte en sélection génétique que depuis peu, cet
indice prend une part nécessaire aujourd’hui ;
-la nutrition en calcium post-partum
et la rumination : suite au vêlage le taux de calcium diminue fortement
chez les bovins un complément semble alors nécessaire pour une reprise de
cyclicité le plus rapidement. Le principe « heatime » repose sur la
détection de la rumination grâce à un collier porté par l’animal, toute
anomalie de rumination est alors détecté et préviens l’éleveur par le biais
d’une tablette multifonctions. Cette méthode n’est pas très efficace bien
qu’elle soit peu coûteuse et permet de détecter d’autres anomalies du
ruminant ;
-la présence d’un taureau :
l’essentiel de la reproduction en élevage laitier se fait grâce à
l’insémination or cette méthode est parfois inefficace sur certain animaux en
parfaite santé, avoir un taureau sur l’exploitation permet alors d’augmenter la
fertilité sur l’exploitation et de stimuler aussi les reproductrices à entrer
en chaleurs.
·
- Le problème de la fécondité :
Que ce soit par insémination ou
par monte naturelle, il faut arriver à obtenir une fécondation ce qui n’est pas
toujours évident même si l’éleveur à correctement détecté les chaleurs. Les problèmes liés à la fécondité sont
souvent dus à des cas dits pathologiques en ce qui concerne la femelle comme
une carence en oligo-élément. Mais le véritable point de la fécondation reste
le pouvoir fécondant des spermatozoïdes. En effet la technique d’insémination
diminue en partie la vigueur des spermatozoïdes mais cela est en partie
augmenté par leur nombre par paillette.
Il n’est pas question ici de
remettre en question la technique d’insémination artificielle largement
maitrisée aujourd’hui, mais il est important de souligné son importance dans la
génétique et la sélection des animaux qui laisse encore de multiple interrogations
vis-à-vis notamment de transmission de tares sous-jacentes aux facteurs de
production. La marge d’action se trouve alors ici dans le sens où à présent
nous en avons conscience, il faut alors raisonner cette sélection comme c’est
le cas de plus en plus chez les sélectionneurs.
- · La maîtrise de la gestation :
Ce stade de gestation est le plus
long (9 mois) et relativement simple à maîtriser. Il suffit de favoriser la
croissance in utero du veau en prenant soin de la mère. Cela passe
inévitablement par une nutrition adaptée tout
au long de la gestation et à la production laitière en cours. C’est
notamment très important les quelques semaines avant le vêlage afin d’éviter
tout problème à cette étape déterminante. Ensuite, un point clé est d’éviter
les avortements. Pour cela il faut limiter le stress des animaux en minimisant
leur manipulation par exemple. Or l’avortement
est souvent due à des maladies infectieuses ou virales, dans ce cas
c’est aux vétérinaires d’agir en prévenant les services sanitaires capables de
répondre à ce problème.
La marge d’action reste étroite
ici, un bon état sanitaire du troupeau et des bâtiments sont de mises mais ce
sont des actions aujourd’hui largement maitrisées par des vaccinations
obligatoires, des périodes de vide sanitaire des bâtiments ou des campagnes de
certification à certaines maladies (« indemne IBR » par exemple).
- · La gestion du vêlage:
Après toutes ces péripéties,
l’étape fondamentale est la naissance du veau mais des problèmes peuvent apparaître en 2 points : la détection du vêlage et les problèmes de dystocie (vêlage difficile). Concernant le deuxième point, ce sera bref car c’est de la
responsabilité du vétérinaire qui doit alors repérer l’anomalie et agir en
fonction
(césarienne, épisiotomie,..). Parfois cela peut être dû à des carences en oligo-éléments ce qui souligne encore la grande responsabilité de la nutrition.
Par contre en ce qui concerne la détection
du vêlage, il reste une marge d’action.
En effet, les signes cliniques d’un vêlage sont essentiellement
l’isolement de l’animal d’entre ces congénères, un gonflement des mamelles, le
relâchement du muscle sacrosciatique, le relâchement et gonflement de la vulve,
une diminution de la prise de nourriture. Or ces signes ne sont pas évident
chez tous les animaux et demande beaucoup de surveillance de la part de
l’éleveur. Et bien que ce point ne soit pas essentiel pour les éleveurs
laitiers car ayant des vêlages facile à 90%, il existe plusieurs systèmes de
détection électronique du vêlage. Un exemple fut la mise en place d’une
ceinture autour du ventre de la vache où des détecteurs vérifiaient si l’animal
ruminait ou pas. Ce système n’est cependant pas très pratique d’emploi et peu
fiable pour le vêlage. Un autre système est la mise en place d’une petite sonde
à l’entrée du col de l’utérus, cette sonde est alors expulsée marquant le début
du vêlage. La sonde repère alors la différence de température entre l’intérieur
de l’animal et le milieu extérieur et signale à une borne cette différence. La
borne qui enregistre en permanence cette température repère l’anomalie et
préviens l’éleveur par SMS. Ce système est assez fiable et pratique
d’utilisation.
En guise de conclusion, la maîtrise entière de la reproduction est un point essentiel pour un éleveur bien
que pas si évidente. Cependant, ici « produire autrement » rime avec une nutrition adapté et
raisonnée mais aussi avec l’utilisation de petits appareils électronique
de détection optimisant élevage et facilitant le travail de l’éleveur sans le
remplacer.
Le système Vel'phone |
Le système Headphone |
Article rédigé par Elodie WOZNIAK
Sources: