mercredi 24 décembre 2014

La reproduction dans l'élevage laitier: points clés et nouvelles méthodes


L’objectif d’un éleveur de bovin est en grande partie pérenniser son cheptel. En conséquence il faut savoir maîtriser la reproduction de A à Z. De manière simplifiée on exposera dans cet article plusieurs étapes clé de la reproduction chez les bovins et on précisera pour chacune le fonctionnement, les problèmes, les marges d’action et les solutions éventuelles. 

  •          La détection des chaleurs :


Cette phase initiale de la reproduction est primordiale car obligatoire. Or ce comportement correspondant à la phase d’ovulation ou œstrus dans le cycle de reproduction n’est pas évident à observer chez les animaux. Il demande beaucoup de temps d’observation et surveillance ce qui est difficile lorsque les animaux sont aux pâturages (les futures génisses par exemple). L’environnement doit aussi être propice à la monte, signe très caractéristique et remarquable des chaleurs. En effet, la stabulation libre et les logettes permettent un tel comportement contrairement à l’entrave. Cependant des sols glissants car non paillé, non rainuré ou non recouvert de sciure peuvent limiter le chevauchement. D’autres signes de chaleur, plus mineurs et constatés chez moins de vaches, sont une diminution anormale de la quantité de lait pendant 2 à 3 jours (période de chaleur) ou un refus de donner son lait lors de la traite, la présence de saignements au niveau de la vulve ou un comportement agité de l’animal dans l’étable, la diminution de prise alimentaire et de la rumination.

Les aspects précédemment explicités ne prennent pas en compte les multiples problèmes issus de la cyclicité des animaux. En effet les anomalies de cyclicité ne sont pas chose rare dans une exploitation et sont assez difficile à maitriser car d’origine diverse. Le cycle chez une vache est d’environ 21 jours et la reprise de cyclicité post-partum de fait environ 2 mois après le vêlage. Sachant que la gestation est de 9 mois, l’éleveur recherche dans l’idéal à avoir un veau par vache et par an. Pour atteindre cet objectif, le timing est alors court et laisse à l’animal environ 2 à 3 périodes de chaleurs en cas de non fécondation. Or les anoestrus permanent ou cyclicité non périodique souvent constatés chez des multipares font diminuer la fertilité de l’animal. Principalement les causes sont dues aux stress (environnement, dystocie…) ou à la nutrition notamment en oligo-élément ou encore à certain facteur génétique.

Les marges d’action et les solutions éventuelles sont alors ici :

            -la détection des chevauchements: le collage de patchs colorants au niveau de la queue marquant l’animal monté et celui qui monte. Cela cible les animaux en chaleurs et se remarque rapidement, mais nécessite leur isolement du lot une fois la capsule éclatée ;

            -l’amélioration du bien-être animal par son hébergement adéquat : les stabulations paillés permettent une très bonne détection et diminue en partie le stress mais ne sont pas facile d’entretien ;

            -le facteur génétique de fertilité : pris en compte en sélection génétique que depuis peu, cet indice prend une part nécessaire aujourd’hui ;

            -la nutrition en calcium post-partum et la rumination : suite au vêlage le taux de calcium diminue fortement chez les bovins un complément semble alors nécessaire pour une reprise de cyclicité le plus rapidement. Le principe « heatime » repose sur la détection de la rumination grâce à un collier porté par l’animal, toute anomalie de rumination est alors détecté et préviens l’éleveur par le biais d’une tablette multifonctions. Cette méthode n’est pas très efficace bien qu’elle soit peu coûteuse et permet de détecter d’autres anomalies du ruminant ;
            -la présence d’un taureau : l’essentiel de la reproduction en élevage laitier se fait grâce à l’insémination or cette méthode est parfois inefficace sur certain animaux en parfaite santé, avoir un taureau sur l’exploitation permet alors d’augmenter la fertilité sur l’exploitation et de stimuler aussi les reproductrices à entrer en chaleurs.
·         
  •      Le problème de la fécondité :


Que ce soit par insémination ou par monte naturelle, il faut arriver à obtenir une fécondation ce qui n’est pas toujours évident même si l’éleveur à correctement détecté les chaleurs.  Les problèmes liés à la fécondité sont souvent dus à des cas dits pathologiques en ce qui concerne la femelle comme une carence en oligo-élément. Mais le véritable point de la fécondation reste le pouvoir fécondant des spermatozoïdes. En effet la technique d’insémination diminue en partie la vigueur des spermatozoïdes mais cela est en partie augmenté par leur nombre par paillette.

Il n’est pas question ici de remettre en question la technique d’insémination artificielle largement maitrisée aujourd’hui, mais il est important de souligné son importance dans la génétique et la sélection des animaux qui laisse encore de multiple interrogations vis-à-vis notamment de transmission de tares sous-jacentes aux facteurs de production. La marge d’action se trouve alors ici dans le sens où à présent nous en avons conscience, il faut alors raisonner cette sélection comme c’est le cas de plus en plus chez les sélectionneurs.

  • ·             La maîtrise de la gestation :


Ce stade de gestation est le plus long (9 mois) et relativement simple à maîtriser. Il suffit de favoriser la croissance in utero du veau en prenant soin de la mère. Cela passe inévitablement par une nutrition adaptée tout  au long de la gestation et à la production laitière en cours. C’est notamment très important les quelques semaines avant le vêlage afin d’éviter tout problème à cette étape déterminante. Ensuite, un point clé est d’éviter les avortements. Pour cela il faut limiter le stress des animaux en minimisant leur manipulation par exemple. Or l’avortement  est souvent due à des maladies infectieuses ou virales, dans ce cas c’est aux vétérinaires d’agir en prévenant les services sanitaires capables de répondre à ce problème.

La marge d’action reste étroite ici, un bon état sanitaire du troupeau et des bâtiments sont de mises mais ce sont des actions aujourd’hui largement maitrisées par des vaccinations obligatoires, des périodes de vide sanitaire des bâtiments ou des campagnes de certification à certaines maladies (« indemne IBR » par exemple).

  • ·         La gestion du vêlage:


Après toutes ces péripéties, l’étape fondamentale est la naissance du veau mais des problèmes peuvent apparaître en 2 points : la détection du vêlage et les problèmes de dystocie (vêlage difficile). Concernant le deuxième point, ce sera bref car c’est de la responsabilité du vétérinaire qui doit alors repérer l’anomalie et agir en fonction

(césarienne, épisiotomie,..). Parfois cela peut être dû à des carences en oligo-éléments ce qui souligne encore la grande responsabilité de la nutrition.

Par contre en ce qui concerne la détection du vêlage, il reste une marge d’action.  En effet, les signes cliniques d’un vêlage sont essentiellement l’isolement de l’animal d’entre ces congénères, un gonflement des mamelles, le relâchement du muscle sacrosciatique, le relâchement et gonflement de la vulve, une diminution de la prise de nourriture. Or ces signes ne sont pas évident chez tous les animaux et demande beaucoup de surveillance de la part de l’éleveur. Et bien que ce point ne soit pas essentiel pour les éleveurs laitiers car ayant des vêlages facile à 90%, il existe plusieurs systèmes de détection électronique du vêlage. Un exemple fut la mise en place d’une ceinture autour du ventre de la vache où des détecteurs vérifiaient si l’animal ruminait ou pas. Ce système n’est cependant pas très pratique d’emploi et peu fiable pour le vêlage. Un autre système est la mise en place d’une petite sonde à l’entrée du col de l’utérus, cette sonde est alors expulsée marquant le début du vêlage. La sonde repère alors la différence de température entre l’intérieur de l’animal et le milieu extérieur et signale à une borne cette différence. La borne qui enregistre en permanence cette température repère l’anomalie et préviens l’éleveur par SMS. Ce système est assez fiable et pratique d’utilisation.


En guise de conclusion, la maîtrise entière de la reproduction est un point essentiel pour un éleveur bien que pas si évidente. Cependant, ici « produire autrement »  rime avec une nutrition adapté et raisonnée mais aussi avec l’utilisation de petits appareils électronique de détection optimisant élevage et facilitant le travail de l’éleveur sans le remplacer.
Le système Vel'phone
Le système Headphone

Article rédigé par Elodie WOZNIAK

Sources:
                                               

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire